10 ARTISTES, 10 REGARDS
Du samedi 26 septembre au vendredi 2 octobre
14h00 @ 19h00
Centro Cultural Simon Bolívar
394, de Maisonneuve O.
Empreint pour un certain surréalisme, son art se place délibérément dans une tradition de la ligne sinueuse qui accompagne la couleur chatoyante. Les arabesques de cette expression sont très prononcées. Un certain aspect autobiographique accompagne de manière inattendue des images d’allure cartographique, et une légèreté de touche veut souligner que le plaisir du spectateur est visé. La totalité de l’œuvre indique une forme de mysticisme, voire une vision ésotérique et peut-être un intérêt pour la théosophie.
Établi à Montréal depuis plus de vingt ans, Juan Aquino aime à traduire tour à tour l’essence du paysage andin et la sensualité du nu. Son art porte la trace d’éléments impressionnistes et cubistes. En tant que paysagiste, il essaie de représenter l’aspect miraculeux de la création géologique, sous le ciel intense des tropiques. Il se place sans doute dans la tradition du paysagiste mystique mexicain Dr. Atl. En tant que portraitiste, il exprime une certaine immanence de la personnalité.
juaquinoc@yahoo.ca
Claudia Bernal est peintre, praticienne de la gravure, vidéaste, artiste de la performance. Son activité est intégrée dans ce qui peut être
qualifié comme la totalité des expressions artistiques actuelles. Elle participe à des événements contemporains au Canada, en Amérique Latine et en Europe. Ses gravures touchent une sensibilité tragique, moins commune dans le cadre de cette exposition. La série Chimère révèle une critique corrosive de l’oppression, une vision pessimiste de la vie et de la religion. Le côté grotesque et mystique s’inscrit dans le sillage d’un christianisme tragique et de révolte aux riches références au fil de la tradition hispanique, y compris chez Goya. Cette série peut être lue en tant qu’épiphanie pour un continent en proie aux interventions étrangères, aux oppressions et aux fréquentes luttes intestines. Le lugubre est accompagné d’un intense esthétisme - dans une tension intéressante - d’un sentiment puissant pour la cordillère andine et pour la savane (plaine alpine) de Bogotá ( Ici-bas le paradis).
Claudia Bernal
claudiabernal@hotmail.com
Angela Calle (Colombie)
L’artiste crée des espaces oniriques où des anges très charnels évoluent comme des êtres diaphanes qui défient la force de la gravité. Il y a quelque chose de l’articulation érotique de l’Art nouveau d’un Gustav Klimt ou d’un Egon Schiele dans ces visions flottantes et décoratives, qui peuvent être lus à plusieurs niveaux. Calle maîtrise l’allégorie profane et religieuse à la fois. Elle sait créer des accords de couleurs très imaginatifs, telle une fine et rare harmonisation entre l’outremer et des tons cuivre et orangés. Comme sur des voûtes de cathédrale, ses êtres qui défient la gravité se déploient en suivant des trajectoires courbes. Les portraits d’Angela Calle démontrent une grande capacité de traduire en peinture les traits physiques et psychologiques des femmes.
Angela Calle
angelacallea3a@hotmail.com
Alicia Hernández de Coll (Venezuela)
Émancipation est une œuvre d’un subtil discours féministe qui démontre un partage, une division raffinée du champ pictural. Le géométrisme aux échos cubistes est saturé par une intense lumière tropicale qui empreint des couleurs fortes incluant le vert et le jaune. Le langage géométrique est articulé sur le triangle et sur la ligne en zigzag. Les lignes et les plans en intersection suggèrent la thématique, à la fois d’un déchirement, et d’une croissance émotionnelle. Dans le langage et le symbolisme géométrique, l’on peut déceler des échos du vocabulaire de l’artiste de l’Uruguay à l’influence séminale, Joaquin Torres Garcia, fondateur de l’Universalismo constructivo.
Elsa Gallegos (Mexique)
Ses représentations de fleurs portent implicitement une charge érotique. Les images précises de roses avec leurs rangées de pétales la placent dans une lignée baroque. Elles invitent des associations avec l’océan : une immensité de vagues en arabesques allant du pourpre au corail, ce qui crée de lointaines connotations surréalistes. Les toiles d’Elsa Gallegos évoquent également la couleur sensuelle de Diego Rivera. La peinture de Gallegos tient à la fois du Baroque et de l’hyperréalisme. On note le plaisir de la représentation des formes complexes de la nature. Les textures des pétales évoquent naturellement la soie.
Elsa Gallegos
egallegos56@hotmail.com
Maria Fernanda Jaramillo
mfjaramillo@hotmail.com
Neliam Rivas (Venezuela)
Neliam Rivas pratique une peinture de genre qui, en se servant d’un hyperréalisme contemporain, évoque la nature morte hollandaise du dix-septième siècle ou du Baroque espagnol (allusions à Zurbaran). L’on note la présence, l’immanence du melon d’eau, de la poire, de la pomme. Le volume des fruits se déploie dans la lumière et sous la lumière. Les effets réalistes de lumière et de textures ne sont pas sans rappeler une certaine philosophie Spinoziste de l’immanence de la divinité dans la matière, ce qui correspond à la vision latino-américaine de l’aspect sacré de la création. Dans son désire d’exprimer parfaitement la nature Neliam Rivas manifeste sa fascination pour une transcendance spirituelle.
Neliam Rivas
neliam.rivas@yahoo.com
Luis Fernando Suárez (Colombie)
Sa peinture à la fois gestuelle, géométrique et abstraite offre des espaces de repos et de méditation. Elle calme l’œil et l’esprit de l’anxiété quotidienne. Dans cette peinture, il y a un beau paradoxe : le geste aide à atteindre le repos. Certes, ses toiles sont peintes, mais elles sont aussi sculptées. Certains voient des rapports avec Rothko, mais la matière de Suárez est plus dense, plus colombienne, plus tropicale. Il décrit ses toiles comme « une liberté offerte qui s’oppose à toute signification univoque de l’œuvre ». La lumière qu’il sait intégrer à la reluisance et à la translucidité des surfaces colorées se veut une voie de passage au « paysage intérieur ». Acte prémonitoire, il crée en 2001 des images fantomatiques des tours jumelles du World Trade Center de New York sur un fond rouge. Natif de Bogotá, une ville de huit millions d’habitants, il associe tout naturellement l’image de la grande ville à sa démanche d’artiste.
Luis Fernando Suárez
lsuarez@sympatico.ca
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